L’Office Burundais des Recettes (OBR), sur demande du Collectif des Organisations Burundaises à Assise Communautaire (COBAC) a organisé mardi le 25/ 04/ 2023 un atelier de sensibilisation à l’intention des femmes exerçant le commerce transfrontalier avec de petits capitaux réunies au sein du COBAC. Basé à Gatumba, sur la frontière entre le Burundi et la RDC-Congo, ce collectif se rend compte des difficultés que ces femmes rencontrent dans l’exercice de leur métier de commerce transfrontalier par méconnaissance des lois fiscales et douanières.
« Certaines femmes perdent souvent leurs biens en essayant de faire la fraude ou en important des marchandises prohibées et/ou surtaxées sans le savoir et par conséquent elles se retrouvent en faillite. » précise Juma Nayigihugu, représentant Légal du COBAC.
Il indique qu’’il a saisi l’administration fiscale pour former ces femmes sur le civisme fiscal afin de couper cours aux mauvaises pratiques dues à l’ignorance.
Dans son discours d’ouverture, le Directeur de la Communication et porte-parole de l’OBR qui a représenté le Commissaire Général dans cet atelier a précisé que c’est la 2ème réunion que l’OBR tient avec cette organisation. Il témoigne que des résultats positifs ont été déjà enregistrés depuis la tenue de la première réunion avec le COBAC. « Les données montrent que les cas de fraudes et de contrebandes ont sensiblement diminué sur la frontière de Gatumba. C’est le fruit palpable de la tenue d’une réunion de ce genre. » martèle Monsieur Stany Ngendakumana. Il invite d’autres organisations qui auraient besoin de ce genre de formations à se concerter avec l’OBR. Il a insisté sur la conformité fiscale comme solution aux différents défis soulevés « Vous ne devriez pas pratiquer la fraude et la contrebande car, en plus des sanctions qui vous sont appliquées, vous vous exposez à des viols et à d’autres formes de harcèlement, sans oublier que vous refusez de contribuer au développement du pays alors que vous êtes les premières à en bénéficier » ajoute Monsieur Ngendakumana
« La hausse des taxes douanières sur la frontière de Gatumba témoigne des avancées significatives en matière de respect des lois fiscales. » Dixit Stany Ngendakumana, Porte-parole de l’OBR.
Au cours des exposés qui étaient centrés essentiellement sur les procédures douanière et fiscale ainsi que la lutte contre la fraude et la Contrebande, Ces commerçantes ont pris connaissance des documents indispensables pour faire une importation et/ou exportation des marchandises. Il s’agit du Numéro d’Identification Fiscale (NIF), la facture d’achat des marchandises, une copie de la Carte d’Identité de l’importateur ou de l’exportateur et un certificat d’origine. « Toute marchandise doit être déclarée et les frais de dédouanement y relatifs doivent être payés sur place sauf si la valeur de la marchandise dépasse 2000 dollars américains. Dans ce cas, nous émettons un document de transit appelé T1 et le dédouanement a lieu au port de Bujumbura », renchérit Mme Acqueline Niyonizeye, Vérificateur des douanes à Gatumba.
Vue partielle des participants en train de suivre des exposés
Un accent particulier a été mis sur l’utilisation du Numéro d’Identification Fiscal (NIF) en insistant sur les conséquences nuisibles de prêter ou d’emprunter un NIF. «Beaucoup de commerçants commettent l’erreur de prêter leurs NIF sans se rendre compte que le paiement des impôts et taxes relatifs à toute importation faite leur retombera dessus. En plus, celui qui emprunte un NIF se spolie de son droit à 4% de prélèvement forfaitaire et les cède au propriétaire du NIF. » a expliqué M. Cyprien Ntibahanuza, Chef de service Education et Service aux Contribuables, après avoir constaté que certaines d’entre elles ne sont pas immatriculées.
Les commerçantes qui prenaient part à cette réunion ont à leur tour exprimé leur sentiment de gratitude envers l’OBR pour l’organisation de cette réunion. « Grâce aux différentes formations que nous avons déjà bénéficiées, nous sommes éveillées. Il y a des erreurs du passé que nous ne pouvons plus commettre. » renchérit Mme Pulchérie Ahishakiye, une des participantes. Et une autre d’ajouter : « En pratiquant la fraude, des fois, nos marchandises étaient emportées par les eaux de rivière, volées par des personnes inconnues et si nous parvenions à traverser la frontière, nous rencontrions des agents de l’OBR ou de l’administration que nous étions en train de contourner et nous finissions par payer des amandes énormes en plus des frais de dédouanement. Même en essayant de les corrompre on pouvait dépasser le montant que nous étions appelés à payer pour le dédouanement, d’où nous sommes ici pour apprendre les lois et procédures fiscales parce que nous sommes désormais engagés à travailler dans la transparence », conclut-elle.
Mme Pulchérie Ahishakiye, une des participantes.
A l’issu de cette réunion, ces commerçantes ont été appelées à respecter les lois et procédures fiscales dans tout exercice commercial en vue de ne pas s’exposer à la faillite et d’aider l’administration fiscale à vulgariser les leçons acquises.