L’Office Burundais des Recettes a accueilli à Bujumbura, du 26 au 28 Avril 2023, la 16ème Réunion du Comité Technique des Administrations Fiscales de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est sur l’éthique et l’Intégrité. Durant trois jours d’activités, les délégués des Administrations Fiscales du Burundi, de la République Unie de Tanzanie, de l’Uganda, du Kenya, du Rwanda et du Sud Soudan étaient réunis à l’Hôtel Kiriri Garden pour débattre et échanger sur des Statistiques de Performance et d’autres questions relatives à l’éthique et l’intégrité des personnels de leurs Administrations Fiscales respectives.
Photo de famille des participants à la réunion
Dans son mot d’ouverture de la réunion, Monsieur Frédéric Manirambona qui a représenté le Commissaire Général dans cette réunion a précisé qu’« en tant que pays d’une même Communauté, le manque d’éthique et d’Intégrité de certains personnels est l’un des grands défis rencontrés dans nos Administrations fiscales respectives. Alors que l’intégrité est à la base de la collecte des taxes, elle en devient la cause de la perte en faisant perdre la confiance des parties prenantes. »
Pour M. Frédéric Manirambona, Commissaire des Taxes Internes et des Recettes non Fiscales à l’Office Burundais des Recettes « les administrations fiscales des pays de l’EAC doivent lutter en commun accord contre les mauvaises pratiques, surtout la corruption, pour voir enfin les recettes fiscales et douanières s’accroitre au même rythme que le développement durable et harmonieux de toute la région »
M. Frédéric Manirambona, Commissaire des Taxes Internes et des Recettes non Fiscales à l’Office Burundais des Recettes
Il a en outre souhaité que les recommandations issues de ces assises soient transmises à l’Assemblée des Commissaires Généraux des Administrations Fiscales représentées pour délibération, validation et application.
A base des statistiques compilées en rapport avec la performance en matière d’intégrité et de lutte contre la corruption, des résultats positifs ont été déjà enregistrés dans les Administrations Fiscales des pays membres de l’EAC depuis la création de ce Comité en 2014. Néanmoins, Madame Rosine Uwamariya, présidente actuelle du comité technique ne nie pas que des manquements persistent. Elle cite ici le manque du personnel suffisant dans les services de surveillance et de lutte contre la corruption, les budgets y alloués insuffisants, la recrudescence des cas de corruption dont le redressement requiert des budgets énormes en comparaison aux recouvrements, etc. Pour Mme. Uwamariya, « la prévention de ces cas serait plus avantageuse que vouloir faire des investigations après que ces mauvaises pratiques aient été commises ». Elle prend pour exemple le cas de l’Office Burundais des Recettes où on a un seul enquêteur sur 303 cas de corruption, cela contre un effectif total de 1370 employés. Et au Kenya, elle cite les dépenses liées à l’investigation sur les cas de corruption qui restent énormes par rapport aux redressements.
Mme Rosine UWAMARIYA, présidente du Comité Technique
Au sortir des accises, les participants se sont convenus de s’assister mutuellement pour la mise en place et/ou l’implémentation d’un Curriculum de Formation des personnels des administrations fiscales concernées, en matière d’éthique, d’intégrité et d’investigation sur les cas de corruption. Un accent particulier a été mis également sur le développement d’un Système Automatisé de Gestion des cas de méconduite des personnels à l’instar de l’administration fiscale Tanzanienne. De plus, un sous-comité composé des représentants de toutes les Administrations Fiscales membres outillés en matière d’éthique, d’intégrité et de lutte contre la corruption a été mis sur pied pour élaborer le rapport régional d’autoévaluation et la Stratégie régionale d’implémentation d’éthique, de l’intégrité et la lutte contre la corruption, un rapport à analyser au prochain rendez-vous d’octobre 2023 en Uganda.