Dans un point de presse du 15 janvier 2015 animé conjointement par le Porte-Parole et le Directeur de la politique fiscale du Ministère des Finances et de la Planification du développement Economique, appuyés par le Commissaire Général Adjoint de l’OBR M. Edmond Bizabigomba, Messieurs Désiré Musharitse et Jean Harahagazwe ont tour à tour démontré que la taxe de 42 Frs la minute sur les télécommunications internes n’est pas une augmentation, au contraire.
«… la nouvelle taxe spécifique sur les communications téléphoniques nationales ne vient pas s’ajouter aux autres taxes existantes à savoir la TVA et la taxe de consommation ad valorem. C’est une taxe unique qui a été instituée par la loi budgétaire 2015 en remplacement de la TVA et de la taxe de consommation ad valorem », a déclaré M. Musharitse dans son mot liminaire. Et Jean Harahagazwe d’ajouter, « la loi douanière prévoit, en plus, l’exonération de tous les équipements et matériel téléphoniques de ces compagnies ».
Ces déclarations s’inscrivent en faux contre une opinion selon laquelle le Gouvernement a rehaussé la taxe dans ce secteur, qui a eu pour conséquence le réajustement à la hausse des tarifs des compagnies de téléphonie mobile et la suppression de certains services accordés aux clients comme les bonus et la flotte.
Le Commissaire Général Adjoint de l’OBR dit sentir une « certaine odeur de malhonnêteté » dans les déclarations et démarches des compagnies téléphonique. « Depuis 2010 jusqu’au 31 Décembre 2014, ces compagnies ont toujours déclaré à l’OBR entre 800 millions et 1 milliard de minutes de télécommunication par an, nous leur faisions confiance. Mais à notre grande surprise, elles ont apporté un document à l’Assemblée Nationale qui montre qu’elles font plutôt plus de 3 milliards de minutes annuellement », s’est indigné M. Edmond Bizabigomba avant de poser cette question aux journalistes : « Vous n’y voyez pas quelque chose de suspect? » Il n’a pas attendu leurs réponses pour affirmer que le contrôle du travail des compagnies de télécommunication s’impose.
De gauche à droite, Edmond Bizabigomba, Commissaire Général Adjoint de l’OBR, Désiré Musharitse et Jean Harahagazwe, respectivement Porte-Parole et Directeur de la Politique Fiscale au Ministère des Finances et de la Planification du Développement Economique.
Par ailleurs, une ordonnance ministérielle du 15 janvier 2015 signée M. Tabu Abdalah Manirakiza souligne clairement, en son article 3, l’unicité de cette taxe de 42 frs instaurée en remplacement de la TVA et de la taxe de consommation qui totalisaient 61 frs par minute. Selon les 3 animateurs du point de presse, les compagnies Econet et Leo (U-Com) qui occupent 80% de la clientèle des télécommunications cellulaires au Burundi devraient se réjouir de cette revue à la baisse du tarif de la taxe au lieu de manipuler l’opinion. Même les autres compagnies qui occupent 20% de la clientèle ont connu une insignifiante augmentation de 4 francs la minute, passant de 38 à 42 Frs.