Le Commissaire Général de l’OBR, Kieran Holmes a animé le mercredi 9 avril 2014 l’habituel Café de Presse trimestriel pour présenter les résultats des recettes du premier trimestre, résultats déficitaires par rapport aux prévisions, et les perspectives du deuxième trimestre de l’année 2014.
Accompagné du comité de direction de l’OBR et d’un représentant du Ministère de tutelle, M. Holmes a présenté des résultats inférieurs aux prévisions, 137.29 milliards de francs burundais contre 154.25 milliards prévus. C’est une contreperformance d’environ 11 %. Et par rapport aux recettes de la même période de l’année 2013, ces résultats ont connu une contreperformance de 3.50 milliards, soit 2.49%. Les causes évoquées, c’est la révision de la loi fiscale qui est devenue généreuse envers les contribuables, surtout le secteur privé, concernant notamment le crédit d’impôt, dont les pertes sont estimées à 9 milliards pour le premier trimestre de 2014. Le taux d’imposition, lui, a été revu à la baisse passant de 35% à 30%, sans oublier la suppression de l’impôt minimal de 1% du chiffre d’affaires en cas de pertes. Il y a aussi les exonérations aux douanes qui ont privé aux caisses de l’Etat 15.17 milliards de francs pour les seuls deux premiers mois de l’année.
Comme défis à relever dans l’avenir, le Commissaire général de l’OBR s’est montré préoccupé par l’insuffisance du budget de fonctionnement, le financement de la deuxième phase du plan de l’OBR, l’informatisation des taxes internes et la fin en mai 2014 de l’assistance technique de TMEA.
En évaluant son mandat, Kieran Holmes s’est dit satisfait du pas franchi dans les quatre ans qu’il vient de passer à la tête de l’OBR. « Avant la mise en place de l’OBR en 2010, l’administration fiscale du Burundi était considérée comme la plus corrompue de l’Afrique de l’Est. Mais le rapport 2013 sur l’indice de corruption dans l’EAC montre que l’OBR est l’Administration Fiscale la plus performante de la Communauté Est Africaine», s’est réjoui M. Holmes.
La taxe de sûreté sur les importations au Burundi a dominé les points soulevés par la presse qui voulait savoir si elle était régulièrement collectée et pourquoi les produits pétroliers sont les seuls à en être exonérés. « Elle est légale et a été mise en place dans le cadre du partenariat public-privé pour (1) financer les scanners destinés à la sécurisation des recettes en garantissant la lutte contre la corruption et la fraude, (2) la facilitation du commerce tel que recommandé par l’OMC et (3) pour la sécurité du pays par la lutte contre le trafic des produits dangereux », a indiqué Jean Harahagazwe, Directeur de la Politique Fiscale au Ministère des Finances et de la Planification du Développement Economique. Il a ajouté que « les produits pétroliers sont exonérés de cette taxe du fait que leurs prix sont déjà structurés ».
L’OBR envisage la collecte dans les quatre ans à venir des recettes capables de financer à 100% les dépenses courantes du gouvernement. En 2013, les recettes de l’OBR représentaient 78% de ces dépenses. La réponse aux défis soulevés par le commissaire général conditionnera la réussite de ce pari.