Le Commissaire Général de l’Office Burundais des Recettes (OBR), Monsieur Audace Niyonzima, a animé ce 11 avril 2017 une réunion de sensibilisation des administratifs de la province de Muyinga sur la lutte contre la fraude. Cette dernière prend une ampleur inquiétante selon Madame Aline Manirabarusha, Gouverneur de Muyinga ; qui a accueilli le Commissaire Général de l’OBR. La réunion a rassemblé sept administrateurs communaux, les chefs des Commissariats de police, le Commandant de la 4ème Région Militaire, le Commandant de la Brigade Spéciale Anti-Corruption, les représentants des commerçants, le Secrétaire Provincial du Parti CNDD-FDD, le Procureur de la République en Province Muyinga, le Président du Tribunal de Grande Instance, un représentant des commerçants par commune et les chefs de service de l’OBR œuvrant à la frontière de Kobero.
La Province de Muyinga partage une grande portion de sa frontière avec la Tanzanie, ce qui rend très compliquée la surveillance de la fraude. Pour bien accomplir ce travail, « L’OBR a besoin de l’appui d’autres institutions impliquées dans la lutte contre la fraude comme les services de sécurité et l’administration à la base », a noté le Commissaire Général.
Le Gouverneur de la province de Muyinga a rappelé que sa province a été primée l’année dernière comme étant une province modèle dans la sensibilisation au civisme fiscal et à la lutte contre la fraude lors de la première Journée dédiée au Contribuable au Burundi. Mais, a-t-elle dit, « il est déplorable de remarquer que depuis le début de cette année 2017, une certaine cacophonie règne entre les institutions chargées de réprimer la fraude, ce qui cause un désordre. Cette confusion renforce les fraudeurs qui profitent de cette brèche pour décourager les commerçants honnêtes qui sont malmenés sur la route d’approvisionnement alors qu’ils sont en ordre ».
Le Commissaire Général de l’OBR a tenu à cadrer la réunion qui s’inscrit dans le but de garder les acquis et remonter le cap dans la lutte contre la fraude en Province Muyinga, porte d’entrée de plus de 90% des marchandises importées au Burundi par voie routière. Les débats ont mis en évidence l’implication de certains administratifs à la base et de certains agents de Police qui laissent passer des marchandises frauduleuses au lieu d’appuyer l’OBR.
L’Honorable Amédée Misago, élu dans la circonscription de Muyinga, a demandé que l’OBR accepte l’appui des administratifs dans la saisie des marchandises frauduleuses qui les remettraient aux autorités de l’OBR. A leur tour, les autorités de l’OBR leur donneraient une prime de 10% conformément à la loi. Concernant cette doléance, Monsieur Audace lève la confusion : « Seul l’OBR a la prérogative d’administrer les taxes et les impôts ». Cependant, il a nuancé : « Tout citoyen a le noble devoir de sauvegarder la sécurité dont la lutte contre la fraude, mais par la dénonciation et non la saisie».
Un représentant des commerçants demande que la lutte contre la fraude ne se concentre pas uniquement sur les fraudeurs, mais que le gouvernement réprime aussi ses agents impliqués dans la fraude par des sanctions exemplaires.
Le Commissaire Général a rappelé que l’OBR a pris les devants dans la répression de la corruption au sein de son personnel, en témoignent les renvois enregistrés chaque année. Concernant les agents de l’Etat d’autres institutions, il a annoncé qu’il planifie une réunion de haut niveau entre les institutions concernées pour échanger sur les modalités de renforcer la lutte contre la fraude.
Revenant sur la doléance largement exprimée concernant les lenteurs dans l’octroi de la prime de dénonciation, le Commissaire Général trouve que cette doléance est fondée et qu’il va en discuter avec ses collaborateurs. Il promet aussi l’octroi des moyens de déplacement pour la rapidité d’intervention des agents de l’OBR en cas de dénonciation de la fraude, car les administratifs se sont plaints de la lenteur ou même l’impossibilité de l’intervention en cas d’appel à la saisie d’une fraude.
Les participants à la réunion ont été informés que l’OBR dispose d’un numéro gratuit (500) sur lequel les administratifs peuvent appeler en cas d’urgence.