L’ATAF (African Tax Administration Forum), ou forum sur l’administration fiscale africaine a réuni à Johannesburg, en Afrique du Sud, du 26 au 28 mars 2018, professionnels des médias et communicateurs des administrations fiscales d’Afrique pour échanger sur les voies et moyens de collaboration en vue de la promotion du civisme fiscal par une communication et information efficaces.
L’atelier visait « l’engagement et la formation des médias sur une diffusion d’une information fiscale de qualité » selon Logan Wort, Secrétaire Exécutif de l’ATAF qui a déclaré dès le début de l’atelier que « le travail professionnellement fait des médias influence positivement les comportements sociaux dont le paiement des impôts et taxes », et que « les administrations fiscales qui communiquent correctement aident dans la conformité fiscale volontaire des contribuables ».
C’était une occasion pour les journalistes d’exprimer leurs besoins en informations précises et détaillées dans le domaine fiscal, « ce qui n’est pas actuellement le cas » aux yeux de Ceyramo Patrick Obiang, journaliste Gabonais qui regrette que « les administrations fiscales en Afrique se méfient encore du journaliste » ; tandis que Nadège Mahoro journaliste Burundaise voudrait voir « les administrations fiscales plus ouvertes et disponibles à donner l’information fiscale qu’elles ne le sont actuellement ».
Et les communicateurs des administrations fiscales en ont profité pour montrer « le caractère légalement confidentiel de certaines informations en ce qui concerne notamment les dossiers fiscaux des contribuables » comme l’a fait savoir Alain Paul Sene de l’administration fiscale du Sénégal ; ainsi que « le devoir de rendre compte de l’usage des recettes qui revient aux autorités publiques, et non aux administrations fiscales », selon plusieurs interventions lors des débats.
Pas de compromis sur les pratiques professionnelles des deux côtés, mais l’atelier aura tout de même permis d’approcher les points de vue et de dégager l’intérêt commun qui est celui de « s’assurer que les Gouvernements Africains développent une culture de la redevabilité envers le contribuable sur l’usage des recettes qu’il donne au trésor public » comme l’a déclaré Romeo Nkoulou Ella, Responsable Media et Communication à l’ATAF à l’issue de l’atelier.
Pour ce faire, il est nécessaire que les administrations fiscales soient transparentes et rendent l’information fiscale accessible aux médias, puisque « quand les administrations fiscales ne communiquent pas, les médias devinent », selon Mary Baine, Directrice de la Fiscalité Internationale et Assistance Technique à l’ATAF. Les pouvoirs publics eux doivent intervenir dans l’explication de la législation fiscale et dans la reddition des comptes aux contribuables ; tandis que les médias sont appelés aux reportages responsables et objectifs en veillant à leur indépendance professionnelle. Ceci exige des formations régulières des cadres et managers des administrations fiscales sur la communication médiatisée, et des journalistes sur les pratiques et procédures fiscales.
L’ATAF se déclare prêt à fournir l’expertise nécessaire dans les actions de rapprochement des actions des médias et des administrations fiscales comme dans la mise en place d’une plateforme permanente de partage d’informations et d’expérience; le but ultime étant la maximisations des recettes intérieures des pays africains pour leur développement socio-économique.