Le Commissaire Général de l’Office Burundais des Recettes (OBR) a réuni ce lundi 11 mars 2019, les intervenants en matière de perception des amendes infligées aux conducteurs suite aux infractions routières commises. Avaient pris part à la réunion l’équipe technique OBR-PNB (Police Nationale du Burundi) et les structures qui les contrôlent à commencer par la haute direction de l’OBR, l’inspection générale de la police jusqu’aux commissaires provinciaux en passant par les responsables des unités spécialisées et les commissaires régionaux. Selon le rapport de 2018 dont il était question d’analyser , des différences énormes s’observent au niveau des montants d’amendes issues des infractions routières entre le jour de contrôle de l’activité de la police de roulage par cette équipe conjointe OBR-PNB et les autres jours et ce, sur tous les axes routiers.
A titre illustratif, sur l’axe Bujumbura - Muberure et Muramvya - Gatabo, ces amendes ont été successivement de 650.000 BIF et 730.000 BIF le jour de la mission conjointe OBR-PNB pour chuter à 50.000 BIF partout un jour après la mission. La différence est partout négative entre le jour du passage de la mission OBR-PNB et d’autres jours où les policiers ne s’attendent à aucun autre contrôle.
Les participants à la réunion ont unanimement relevé l’hypothèse de corruption au sein de cette structure de contrôle routier. Mais tout cela doit être combattu avec la plus grande énergie, selon le Chef de Bureau de l’Inspecteur Général de la Police qui avait représenté l’Inspecteur Général de la Police dans cette réunion. Il a également insisté sur la responsabilité des personnalités présentes dans l’encadrement de leurs agents : « Il faut assumer si pas de complicité ! Nous devrions être les premiers à nous saisir de ce rapport si inquiétant », insiste-t-il. Pour d’autres intervenants, plusieurs autres solutions sont envisageables telles que la décentralisation de l’équipe conjointe OBR-PNB afin d’impliquer les agents de l’OBR dans les provinces et la police dans ce genre de contrôle routier ; la sensibilisation des administratifs et de la population à l’adhésion au travail de la police de roulage sans oublier l’implication des associations des transporteurs dans la lutte contre les infractions routières.
Cependant, malgré cette situation décrite ci-avant, les mêmes chiffres du rapport montrent qu’en 2018, le montant collecté au profit du trésor public dans ce genre d’amendes liées aux infractions routières a été de 2.162.278.733 BIF contre 1.647.209.198 BIF de l’année 2017 ; ce qui traduit un accroissement de 515.069.535 BIF (soit un accroissement de 31%).
L’équipe technique conjointe OBR-PNB a été mise en place en octobre 2017. Elle est composée de 11 personnes dont 4 de l’OBR et 7 Officiers de Police. Elle est chargée d’assurer le suivi du paiement des amendes et contraventions aux infractions routières ; faire le rapprochement des recettes avec les rapports de la police ; harmoniser les informations sur les contrevenants, détecter les fausses quittances et faire des propositions pour juguler des fraudes. Elle a également la mission de procéder à l’inventaire des lacunes de la loi portant code de circulation routière ainsi que l’organisation des actions conjointes OBR-PNB sous forme de rafles sur différents axes routiers du pays. L’objectif global étant de contribuer à la garantie de la sécurité routière par des décisions effectives en matière de recouvrement des amendes infligées dans le domaine de la circulation routière.